"Cordes & âmes" avec Eric Löhrer
Nouvelle réunion de notre gang de blogueurs et blogueuses passionnés de jazz qui ce jour, vient vous parler des adeptes de la 6 cordes en vous présentant quelques uns des guitaristes qui sévissent sur la scène du jazz et de la musique improvisée.
De mon coté, j’ai choisi de vous parler d’un guitariste qui n’est pas souvent à l’honneur des premières pages bien que son talent mériterait qu’on s’attarde un peu plus sur son cas !
Né en 1965, Eric Löhrer débutera sa carrière tout en menant parallèlement des études de philosophie.
En 1989, alors qu’il a 23 ans, il produit son premier album, « Eric Lörhrer Trio », avec à ses cotés le bassiste Laurent Camuzat et le batteur Olivier Le Goas, un opus qui fut alors salué par la critique. Dès lors, et même si n’oublions pas, l’époque voit culminer des guitaristes comme John Scofield, Pat Metheny, Michel Cusson ; Eric Lörher n’a pas à rougir car il démontre déjà une grande maturité à travers un jeu qui a la qualité de savoir s’affirmer tout en retenue, avec un sens de la respiration exemplaire.
J’avais 17 ans à l’époque, et je plongeais tête bêche dans cette marée de guitaristes, tous aussi bon les uns que les autres, sauf qu’Eric Lörher je trouve, se démarquait déjà considérablement du lot car il avait choisis le chemin de la note juste avec une musique au combien vivante et une musique qui préférait et préfère toujours d’ailleurs, laisser l’espace chanter.
Le musicien ne tarde donc pas a être reconnu, et, ne s’enfermant dans aucune stratégie musicale, additionne les collaborations avec des artistes aussi éclectiques que Jean-Michel Pilc, Andy Emler, l’Orchestre National de Barbès, Pierre Jean Gaucher, l'Olympic Gramofon ou encore Jeanne Cherhal, avec qui il enregistre 2 albums.
Au courant des années 90, alors que son planing n’est pas des plus chargés, il décide de monter un projet autour de la musique de Thelonious Monk, ce qui l’emmène durant quelques années à étudier et effectuer un travail de déchiffrage sur l’œuvre du pianiste. Un essai en trio ne convainc pas malheureusement notre guitariste du jour et le projet est quelque peu mis de coté jusqu’au jour où Pierre Jean Gaucher va rallumer la flamme en lui lançant la bonne idée de tenter le projet en solo !
En voilà une idée qu’elle est bonne, aussi difficile et culottée soit-elle, jouer Monk à la guitare solo, quel exercice de style et de voltige qui emporte alors son approbation !
Eric Lörhrer passera un temps considérable pour écouter Monk, relever ses thèmes encore et encore, afin d’en découvrir toutes les subtilités, afin de capter les notes et les voicings non entendus lors qu’une première approche.
Pour aborder ce projet, ce n’est pas par hasard qu’il choisira à mon avis la guitare folk, un instrument acoustique qui ne triche pas, un instrument au son brut qui peu s’avérer un peu sale et qui ne cachera aucune erreur de touché, mais justement, c’est tout à fait ce qu’il convient ici, afin de trouver une certaine filiation avec le touché de Monk. Autour de 13 compositions du pianiste, choisies avec soin, Eric Lörher propose ici un projet exemplaire, original, et finalement, j’aimerai dire qu’il est un interprète de choix pour jouer ce répertoire que je vous propose de découvrir:
L'album qui paru en 1997 fut vite indisponible puisque le label Subsequence mit les clefs sous la porte 2 mois après la sortie du disque. Mais la bonne nouvelle, c'est que celui vient d'être réédite en début d'année !
Si l'aventure vous tente, vous pourrez vous procurer les disques de ce guitariste singulier directement sur son site, par ici. L'occasion de recevoir en même temps, un ptit mot sympa du musicien ;-)
Aussi, il y a un an, je vous présentais "Sélène Song", son dernier album et c'est par là, mais vous pouvez aussi avoir un aperçu de la réussite de ce dernier album à travers la vidéo que je vous propose, enregistrée lors du passage à Châtenay-Malabry en ce début d'année de la formation d'Eric Löhrer.
"582 Blues" interprété par Eric Löhrer, guitar / Jean-Charles Richard: Sax /Eric Surmenian: Contrebasse: Bass/ Patrick Goraguer: Batterie
Discographie séléctive d'Eric Lörhrer:
# Eric Löhrer trio / Eric Löhrer trio (Blue Line / OMD, 1989)
# Eric Löhrer trio / Dans le bleu (Siesta / IHL, 1992)
# Open Air / Open air (Musidisc, 1990)
# Open Air / Attitudes (Musidisc, 1992)
# Red Whale / Queekegg (Maracatu / IHL, 1991)
# Red Whale / Mauzol (Milan / BMG, 1995)
# Jean-Michel Pilc / Big One (EMP / Harmonia Mundi, 1993)
# Xtralab / La vie criminelle de Richard III (le chapeau rouge, 1994)
# Olympic Gramofon / Olympic Gramofon (Pee Wee / H.M., 1996, réédition, Label Bleu, 2003)
# Pierrejean Gaucher / Zappe Zappa (Musiclip / IHL, 1997)
# Eric Löhrer / évidence (Siesta / IHL, 1997)
# Superphénix / superphenix (Tristar / Sony , 1999)
# Jeanne Cherhal / Douze fois par an (tôt ou tard /Warner, 2004)
# Julien Lourau / Fire and forget (Label Bleu, 2005)
# Éric Barret septet / My Favourite Songs (Futura et Marge, 2005)
# Jeanne Cherhal / L'eau (tôt ou tard / 2006)
# Eric Löhrer Quartet / Sélène Song (Subsequence / Anticraft 2008)
Enfin, je n'allais pas vous laisser partir comme ça, alors je vous propose d'aller rejoindre quelques blogs complices et passionnés de jazz avec Jazz O centre, Maitre chronique, Backstabber, Jazz à Paris, Mysterio Jazz, Ptilou's Blog, Jipes Mood, L'Ivre d'Images, Bien Culturel, Jazz Frisson, Native Dancer ou encore Noctamblues Jazz, car eux aussi, de leur coté vous ont préparé un ptit dossier sur leur guitariste du jour !
Mais où se cachent Barney Kessel, Mike Stern, Adam Rogers, Marc Ribot, Charlie Hunter, Manu Codjia, Gabor Szabo, Lionel Loueke, John McLaughlin, Kurt Rosenwinkel, John Scofield et Eric Löhrer sur les photos ?
Facile me direz-vous, mais facile aussi de cliquer sur la photo de votre choix afin de vous retrouver chez l'un des blogueurs qui a décidé de consacrer aujourd'hui un article à l'un de ces guitaristes !
Je vous en dis pas plus, cliquez sur la photo du guitariste de votre choix et vous trouverez votre route !
Bonne vadrouille !